[f° 53. 139/593 ou 553. Papier imprimé portant une facture d'habillement.]

 

[recto]

["Jos" barré ou occulté par une tache d'encre] croyant aux magiciens. (développer citer des faits d'histoire)

(depuis quelque temps toute pensive)

Un jour [ajouté] elle va voir une sorcière qui était de la cour, la mise (un nom italien) et elle lui dit: —Je suis amoureuse.- J'aime quelqu'un d'impossible. - Je voudrais être à lui et qu'il soit à moi. Je l'aime d'autant plus que je suis inaccessible pour lui. [phrase ajoutée] Une distance énorme nous sépare. Supposez qu'il est dans Allioth et que je suis dans Sirius. Il faut qu'il fasse cette traversée effrayante et qu'il vienne à moi. ["Une distance...": ces lignes sont entourées d'un trait et barrées de plusieurs traits obliques; employé, dans un tout autre contexte, en II, 7, 4, f° 474] - Comment faire?

La sorcière lui dit: —Ecrivez-lui une lettre. Cachetez-la de cire de guèpe. [phrase ajoutée] Scellez-la avec ce sceau qui est le sceau de + (voir Bodin) et mettez-la, le soir en vous couchant, sur ["le +" barré en correction cursive] votre crédence de nuit.

— Et après?

— C'est tout.

— Comment, tout?

— Oui, un matin en vous réveillant vous verrez près de votre lit l'homme que vous désirez.

— Que dites-vous là?

— La certitude.

— Cette lettre fera venir l'homme que je veux pour amant [?]

— Elle l'évoquera, elle l'appellera. Il viendra. C'est par ce moyen que Marie Stuart fit venir près d'elle Rizzo. Il est infaillible.

— J'essaierai, dit Josiane.

Incrédule sur tout, elle croyait à cela.

 

[en marge gauche à 270, ajout probable à la première réplique de Josiane:] Je ne puis lui envoyer de message. Je ne peux avoir avec lui aucun rapport direct.

 

[en marge droite à 90:]

Josiane était arrivée [?] la nuit près de la reine à Windsor -à Corleone Lodge.

 

[verso]

[écrit en travers au coin supérieur gauche et complétant le recto:]

Ce que nous allons ajouter est tellement simple et va tellement de soi qu'on pourrait se dispenser de montrer ce détail. | que cela ne vaut presque pas la peine d'être dit. Josiane croyait à la magie.

 

[de même mais au coin supérieur droit:]

Ce que nous allons ajouter va tellement de soi que cela ne vaut presque pas la peine d'être dit; Josiane croyait à la magie. Tous le monde y croyait alors. [nous n'avons pas lu la dizaine de mots qui suivent]

*

Vénus a aimé Anchise, qui n'était qu'un homme.

[en II, 7, 4, f° 473 Josiane cite d'autres mésalliances, moins respectables]

*

Gwynplaine demeura seul - devant une baignoire tiède et un lit défait. [employé en II, 7, 5, f° 483]

 

Dire que Gwynplaine se sent pris d'ensorcellement et d'amour

[ces trois fragments sont barrés d'un même trait vertical, quoique seul le second soit, au sens strict, employé. Les deux derrniers sont de la même écriture.]

*

[une ligne ajoutée et occultée par l'onglet collant la feuille]

Un chevalier de Tavanes a aimé et épousé ["et épousé" ajouté] un serpent qui l'appelait. Ce qui fait venir la nuit des bluettes de feu dans le château de Saulx. Je sais bien que certains prétendent que ces bluettes viennent de ce qu'un seigneur appelé Faustus a reçu dans ce château-là en 214 les saints martyrs qui ont planté la foi en Bourgogne. Mais cette explication est absurde. D'abord le château n'existait pas en 214, ensuite comment veut-on que d'avoir reçu des saints chez soi, cela y fasse venir des bluettes de feu? Tandis qu'un serpent, c'est tout simple.

[Dictionnaire de Chaudon-Delandine, article Tavanes, Guillaume de : "Elle [sa famille] descend, à ce qu'il prétend, d'un seigneur appelé Faustus qui vivoit l'an 2145 et d'un autre Faustus, qui environ deux siècles après, reçut chez lui les saints Martyrs qui plantèrent la Foi en Bourgogne. En mémoire de ce service, continue l'auteur, « il ne meurt personne de sa maison, qu'on ne voie des buettes de feu dans la chapelle du château de Saulx.»"]